vendredi 4 mai 2012

The apartment Buildings

Immeubles de haut standing, ils furent connus à l'origine sous le sobriquet de "french flats", les riches New Yorkais estimant que seuls les Français pouvaient apprécier de vivre les uns sur les autres. Quoi qu’il en soit, ils offraient aux classes moyennes supérieures une alternative moins coûteuse que les maisons individuelles, tout en préservant les attributs de la haute société, tel le service de concierge  inspiré du second empire français. Le Dakota building, un des premiers exemples de ce genre, bâti en 1884, comptait des appartements de 20 pièces.

Mais dans les premiers hauts immeubles de luxe, de nombreuses pièces donnaient sur des puits de lumière réduits, l'accent étant plutôt mis sur l'aspect extérieur, à lui seul gage de haut standing. L'un des exemples les plus frappants est l'immeuble dessiné par Arthur Gilman en 1874 (ci-dessous) : la façade Second Empire est luxueuse, mais certaines pièces des vastes appartements on un accès à la lumière très limité.
 planche tirée de Habiter New York, Richard Plunz

Par la suite, de vastes cours intérieures furent dessinées pour régler le problème de manque de lumière (voir le Dakota ou l'Apthorp. 
L'engouement pour ce genre d'habitat s'accéléra vers 1910 avec l'inauguration de l'Ansonian et de l'Apthorp qui rivalisèrent pour le titre de plus grand immeuble du monde, avec leurs 10 étages et leur cour intérieure dotée d'une fontaine.
Il faut dire que ce type d'habitat avait de gros avantages sur la maison particulière : les cambriolages étaient très rares, les charges en personnel étaient moindres puisque l'immeuble fonctionnait un peu comme un hôtel avec des services communs, et les vues depuis les étages hauts étaient imprenables. 
La hauteur de ces immeubles a été sujet à discussion, les bâtiments destinés à la location ne pouvant normalement excéder une certaine hauteur proportionnelle à la largeur de la rue. Cette règle avait été prise pour éviter la construction de taudis en hauteurs dans les quartiers pauvres. Les riches semblaient donc s'en affranchir en construisant de plus en plus haut. La clé était le statut de ces constructions, qui étaient des appartements en coopératives, étant considérés comme extérieurs à la législation sur les immeubles en location. Certains promoteurs appelaient leurs projets appartements hôtels, les hôtels étant aussi extérieurs à la législation. Il faudra attendre la loi de 1916 pour limiter pour la première fois la hauteurs des bâtiments.
La loi de 1929 (Multiple Dwelling Law) sur les habitats collectifs (voir article) ralentit le phénomène des appartements de luxe, mais offrit à New York des immeubles remarquables, comme le San Remo ou l’Eldorado, avec leurs tours jumelles se reflétant dans les eaux de Central Park. 

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